J’avais juste envie de le dépoussiérer un peu. Comme quand on souffle sur une vieille boîte à secret retrouvée dans le grenier. Et qu’on en ressort tout les petits papiers conservées précieusement- il faut que je conserve ça, à 40 ans comme ça, je n’oublierais pas, non non surtout «penses-y et n’oublies pas ». Mais trop tard. On n’échappe pas à la vieillesse. Et j’ai oublié, mais voilà, j’ai relu, j’ai ré ouvert cette boîte et j’ai relu. Je me suis souvenue, enfin au fond j’avais jamais vraiment oublié. Juste qu’avec le temps. « Je me console en me disant ». Si je ne l’ai pas à Noël je me l’achète, oui.
Ce que j’ai ? Mais je n’ai rien, rien du tout. Tu sais, tu ne m’a pas comprise mais c’est pas grave, je t’expliquerais, oui, mais quand on se verra. Tu as raison sur ce point- c’est tellement mieux.
Je soupire quand même, je me sens lasse et fatiguée, je crois que j’ai besoin de vacances et de pouvoir me poser tranquillement, à regarder le ciel à l’envers et maudire ces tueurs d’arbres majestueux qui me montraient encore leur branchage, même quand j’avais la tête presque collée à mon radiateur. Je sais exactement l’image que je vais mettre ici, une image où il n’y a pas beaucoup de choses, ça sent le vide, et le vieux, les choses qui ont vieillies, qu’on a mis à la cave, parce que ça ne nous plaisait plus. Ces choses qu’on ressort pour les brocantes.
« Tu sais, tu ne manques pas grand-chose. J’ai juste vieilli, je suppose. »